« Allez-y mollo, sinon vous allez manger du foin et des pneus ! »
Cortaillod – La Corta Blue Race transforme les caisses à savon
Dans les vignes, la Corta Blue Race transformait samedi des caisses à savon en bolides du rire et de la solidarité. Directeur de course, l’infatigable Philippe Cartier a jonglé entre talkies, bénévoles et imprévus.
Par Anabelle Bourquin
Un directeur de course hyper-sollicité
Phil’ est un homme occupé – sur-occupé, même. Lui poser une question, c’est accepter de recevoir la réponse en tranches servies sur une dizaine de minutes, entre deux appels radio, un problème de stationnement et une quête désespérée de douche à soupe qu’il faudrait mentionner à Dédé, « soup ? ».
Directeur de course de la Corta Blue Race, qui avait lieu ce samedi dans les vignobles escarpés de Cortaillod, Philippe Cartier réalise un improbable ballet de caisses à savon où s’enchaînent principalement les services de secours de toute la région, voire d’un peu plus loin.
« Je le fais pour les trois associations de lutte contre le cancer. C’est mon moteur »
Philippe Cartier, directeur de la Corta Blue Race
« Je suis très reconnaissant du travail réalisé. Nous avons 440 kayaks de bonheur », lance-t-il, avant de corriger aussitôt : « 440 KILOS de bonheur ! » Phil’ est en effet à la tête d’une sacré petite armée de bénévoles. Au micro, il empathise avec Alain qui vient de terminer la montée : « Tu peux sortir le sac, Kévin ! ».
Aux talkies, les membres de l’équipe s’affairent. Ils demandent des renforts à la crêperie, cherchent un peu partout ce qu’il manque pour que la fête tourne : des bénévoles pour indiquer le chemin, des tracteurs, des moteurs…
Mode MacGyver
L’instant d’où l’on doit « improviser, inventer » fait évidemment partie du deal. Et ce n’est pas pour lui déplaire : « J’adore être sur le terrain, analyser et trouver des solutions. Je suis un peu MacGyver de service », s’amuse Philippe Cartier.
Ce dernier doit par exemple gérer la panne d’un des chronomètres au milieu de la journée, ou encore réguler l’énorme flux de voitures qui se presse sur le site. L’affaire ressemble à une ruche sous stéroïdes : ça vibre, ça parle, ça rit, ça klaxonne.
La sécurité avant tout
Philippe Cartier, c’est aussi et surtout 20 ans de course moto et une longue expérience de course. Un passé de directeur de course pour des courses de motos. « Je le fais pour les trois associations de lutte contre le cancer. C’est mon moteur », confie-t-il.
Les motos terminées, les donations terminées, il se consacre désormais à des manifestations plus populaires, où la convivialité est reine. « C’est notre philosophie : restons simples, restons dans l’esprit caisse à savon. Les participants viennent ici chercher un moment de fun, et nous, on est là pour que tout se passe bien. »
Ambiance bon enfant au départ
Sur la rampe de départ, l’ambiance est assez proche du cirque. Deux pousseurs déploient volontairement trop d’efforts, ajoutant une pointe d’absurde à la scène. Un autre pilote, en combinaison fluo, modèle son casque. « Bon, on fait comme ça ? » Il rigole.
Un dernier, un peu nerveux, se laisse aller à un cri de guerre : « C’est un rabatt ! » La sobriété, en revanche, reste de mise : 0,5 pour mille d’alcool dans le sang, gare plus. Mais si vous voulez descendre avec ou non le casque, libre à vous, précise-t-on.
« C’est un robot ! »
Sur la rampe de départ, l’ambiance est assez proche du cirque. Deux pousseurs déploient volontairement trop d’efforts, ajoutant une pointe d’absurde à la scène. Un autre pilote, en combinaison fluo, modèle son casque. « Bon, on fait comme ça ? » Il rigole.
Un dernier, un peu nerveux, se laisse aller à un cri de guerre : « C’est un rabatt ! ». La sobriété, en revanche, reste de mise : 0,5 pour mille d’alcool dans le sang, gare plus. Mais si vous voulez descendre avec ou non le casque, libre à vous, précise-t-on.
Les bolides s’élancent
Une bête jaune, un dragon vert, un camion de sapeurs-pompiers ou encore un corbillard customisé : les bolides se succèdent, tous plus créatifs les uns que les autres. Les spectateurs en redemandent, les familles encouragent, rient et applaudissent.
Le Scanovit tout défile, du sublime au solidaire
Côté sécurité, on est aussi parés. Le dispositif est conséquent. L’éclairage est désormais complet – il avait manqué lors d’une précédente édition. « On apprend chaque année et on améliore petit à petit », souligne Phil’.
La manifestation se veut aussi solidaire : une partie des fonds est reversée à des associations de lutte contre le cancer. Les sponsors locaux répondent présents. La journée se conclut par la traditionnelle descente des automobiles de la vigne jusqu’au bas du village, suivie d’un apéritif bien mérité.
Une aventure humaine avant tout
Au-delà des chiffres, des participants et des caisses décorées, Philippe Cartier retient surtout l’aventure humaine. « Quand je vois toutes ces personnes qui donnent de leur temps, je me dis que ça vaut vraiment la peine », confie-t-il.
Et d’ajouter, avec un sourire : « (…) Allez-y mollo, sinon vous allez manger du foin et des pneus ! » Un avertissement lancé par la fréquence radio, qui résume l’esprit de la journée : de la vitesse, certes, mais surtout beaucoup d’humour, de prudence et de solidarité.
Source Arc Info : Anabelle Bourquin


















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